Emploi dans l’OCDE: un présent gris, un avenir sombre
Un nouveau rapport de l’OCDE indique que le chômage devrait reculer de 0,2% en 2014 sur les 34 pays membres de cette organisation, ce qui représente quand même 48 millions de personnes. La France ne serait pas concernée par cette amélioration, tout comme les jeunes et les peu qualifiés.
Amis demandeurs d’emploi, soyez patients ! La reprise n’est pas pour tout de suite. Si plusieurs pays de l’OCDE devraient voir leur courbe du chômage s’améliorer quelque peu l’an prochain, l’Hexagone ne serait pas concerné par cette évolution.
Contrairement à ce qu’affirmait récemment le Président de la République, François Hollande, l’Organisation de coopération et de développement économiques table sur un taux de chômage de 11,2% au dernier trimestre de 2014 en France, contre 10,9 % en mai 2013.
Si Français, donc, mais également Espagnols et Grecs, devraient vivre des mois à venir très compliqués (28% de prévu pour ces deux pays), la soupe à la grimace ne sera pas au menu de tous.
Déjà vu par beaucoup comme un exemple en Europe, l’Allemagne renforcerait sa position de bon élève en descendant vers les 5%, contre 5,3 à l’heure actuelle, alors qu’ils accueillent 500 000 immigrants en moyenne chaque année, diplômés pour la plupart d’un enseignement supérieur de qualité il est vrai. En effet, les jeunes diplômés portugais, espagnols, italiens ou grecs n’hésitent plus à s’installer en Allemagne, vu la crise sévère qui sévit chez eux [1] et [2]. Les Etats-Unis, également, verront leur taux de chômage baisser, passant de 7,6 à 7%, alors que le Japon devrait se maintenir à 4%.
Jeunes et peu qualifiés en difficulté
Dans une majorité des pays de l’OCDE, les pertes d’emploi et de revenus concernent les individus les moins qualifiés, et les ménages les plus modestes. Moins touchées par le chômage, de grandes économies émergentes voient malgré tout bon nombre de leurs citoyens piégés dans des emplois précaires et peu rémunérés, des emplois qu’ils ont rapidement perdu lorsque la crise est apparue.
Si les moins qualifiés sont touchés par le chômage, que dire des jeunes ? Dans certains pays, une majorité des moins de 25 ans recherche un emploi : 60% en Grèce, 55 en Espagne, 52 en Afrique du Sud, ou encore 40% en Italie ou au Portugal. En France, un quart des jeunes est au chômage…Des jeunes au chômage, mais des travailleurs plus âgés qui s’en sortent un peu mieux, ces derniers voyant leur taux d’emploi augmenter, ou ne baisser que légèrement.
Un nombre croissant de personnes ayant été longtemps au chômage durant la crise vont perdre leurs droits aux allocations, mais renforcer les prestations de revenu minimum ne peut plus être une solution dans un très grand nombre de pays atteint par des déficits budgétaires et/ou des ratios d’endettement public sur PIB, soit déjà malsains, soit en passe de le devenir. Résultat : depuis le début de la crise, les dépenses consacrées aux chômeurs ont diminué de 20% par chômeur.
Les Perspectives de l’Emploi 2013 de l’OCDE soulignent également que, « face à la crise de l’emploi, les pouvoirs publics devraient allier des politiques macroéconomiques à des réformes structurelles afin de renforcer la croissance et favoriser la création d’emplois » : vœu facile à formuler, mais visiblement, les gouvernements des pays concernés, soit manquent d’imagination, soit échouent dans leur mise en œuvre…
[1] : cf. l'excellent article de Patrick Saint Paul dans Le Figaro :http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2012/12/14/20002-20121214ARTFIG00439-allemagne-les-immigres-du-sud-de-la-zone-euro-affluent.php
[2] : cf. l'excellent dossier réalisé par Marcus Engler et Vera Hanewinkel (BFB) http://www.bpb.de/gesellschaft/migration/dossier-migration/157131/germany?p=all
(Mis en ligne le 19 Juillet 2013)



















































